
Béotius a l’art de s’attirer des ennuis (Crédit photo : creatista / 123RF Banque d’images)
Dans cette histoire, le gnome, c’est moi, Béotius. Si je parle de moi à la troisième personne, ce n’est pas pour affirmer ma singularité, mais bien plutôt pour garder une distance avec ce personnage qui porte sur ses épaules toute ma honte.
Autour du comptoir, les verres tintinnabulent, chacun devise avec ses voisins et une atmosphère de fraternité s’élève jusqu’au plafond. Certes, l’on abuse aussi de la dive bouteille.
— Qui a dit que j’étais un crétin ? lance à la cantonade une espèce de gnome agité, avec des accents de stentor.
— Moi ! éructe une créature musculeuse, plus proche du brontosaure par son aspect massif que de l’homme par son faciès de primate vaguement hominoïde.
Dans le silence pesant d’un milieu devenu soudainement hostile, tout le monde se fige, excepté le gnome. Il s’enquiert, avec cette retenue que l’on nomme communément peur :
— Qui vous a renseigné ?
Cet article a été publié par Vents Contraires, la revue collaborative du Théâtre du Rond Point, le 24 mai 2011.
Belle pirouette !
L’art de s’accommoder en milieu hostile… 🙂