Pestez-vous contre les coupures publicitaires ? Profitez-vous de ces aubaines pour vous affranchir de la fascination exercée par le petit écran ? Que faites-vous vraiment pendant les pubs ?
Vous allez méditer dans les lieux d’aisances afin de susciter la défécation salutaire. En effet, tout ce qu’inspirent la plupart des émissions télévisées se matérialise dans une cuvette.
C’est le moment d’honorer ou de déshonorer la couche nuptiale. Votre éventuel futur enfant pourra ainsi se targuer d’avoir été conçu pendant la réclame d’une lessive ou d’une brosse à dents : cela pose un citoyen qui n’existe qu’à travers ce qu’il consomme.
Vous choisissez ce moment pour occire les diptères dont les ailes bruissent à vos oreilles délicates : en téléphage averti, vous imaginez que s’ils entrent par votre conduit auditif et pénètrent dans votre système limbique, vos capacités cognitives en pâtiront.
Vous regardez vos proches et vous vous détournez de votre téléviseur, alors que jusque-là, c’était l’inverse.
Vous éteignez votre téléviseur, car votre « temps de cerveau disponible » n’est pas à vendre ; de toute façon, votre cerveau n’est plus disponible depuis le temps que vous regardez le petit écran.
Vous vous ruez sur un pot de Nutella. Comme vous n’êtes pas un téléspectateur scatophage, votre subconscient vous pousse à tourner en dérision les références « culturelles » de vos contemporains, dans une espèce de rite à valeur de symbole ; en bref, manger du Nutella pendant les publicités, c’est votre façon de hurler à la face de tous les téléspectateurs décérébrés : « Ce que je mange a toutes les apparences de ce que vous regardez ! »
Je ne regarde pas la télé !
Moi non plus. 😉