Pourquoi souscrire à une parodie de démocratie ? Voter aux élections européennes, c’est cautionner un étouffoir du progrès social et favoriser le statu quo. En 2005, les Français ont déjà rejeté le Traité constitutionnel européen ; en 2014, l’abstention est le seul moyen d’exprimer son refus d’une Europe libérale et d’envoyer un signal fort aux peuples de Grèce, d’Espagne et du Portugal : une autre Europe est souhaitable.
Pendant 30 ans, l’Union européenne a suscité les plus grands espoirs résumés en trois mots : paix, solidarité et prospérité. Après le premier choc pétrolier et le tournant néolibéral des années 80, la devise de l’Union européenne serait plutôt : concurrence, dérégulation et soumission des masses.
Qui comprend la logique de prédation et s’inquiète des méfaits du capitalisme mondialisé voit dans l’Union européenne le cheval de Troie de l’oligarchie. Les intérêts de 1 % de la population doivent‑ils primer les légitimes aspirations des peuples souffrants à un monde plus juste ?
L’oligarchie désole le Vieux Continent, mais sa cupidité attise la braise.
En brandissant l’étendard européen, les gouvernements ne peuvent‑ils pas justifier leur inertie quant aux exactions à l’encontre des citoyens ployant sous le joug du néolibéralisme ? L’Union européenne, cette espèce d’entité tentaculaire omnipotente, n’est-elle pas le garant de leur paix sociale ?
Sans elle, un vent de révolte aurait déjà fait vaciller les élites autoproclamées jusqu’à faire trembler les piliers de leur système liberticide.
Sans la primauté des instances européennes sur les gouvernements, toutes les politiques homicides à l’œuvre sous nos latitudes depuis plus de 30 ans ne seraient que des concepts anglo‑saxons que l’on brasserait dans les hautes sphères.
En bref, sans l’Union européenne, nos contrées aujourd’hui pacifiées par les laquais d’un système exsangue renaîtraient à l’espoir dans la tourmente révolutionnaire.
Ne pas voter, c’est laisser faire ceux qui votent
Voter, oui mais pour qui ?
Pour qui et pourquoi ? Les 55 % de Français qui ont rejeté le Traité constitutionnel européen en mai 2005 ont sûrement apprécié que l’on ratifie le même traité (on a bien fait quelques petites retouches, histoire de …) sans les consulter deux ans et demi après (le traité de Lisbonne). Des gens policés parlent de déni de démocratie, d’autres ne s’expriment pas en termes choisis pour dire leur dégoût.